Tourisme

Venise, Barcelone, Dubrovnik : les ravages du tourisme de masse

Le mot tourisme désigne le fait de voyager pour son plaisir hors de ses lieux de vie habituels, et d’y résider de façon temporaire, mais aussi un secteur économique qui comprend en plus de l’hôtellerie l’ensemble des activités liées à la satisfaction et aux déplacements des touristes.

Le voyage d’agrément existe depuis l’Antiquité mais le tourisme apparaît à partir du xviiie siècle en Angleterre avec le développement du Grand Tour, grand voyage. En 1803, le terme « touriste » apparaît dans la langue française, dérivant du mot anglais tourist apparu en 1800, désignant des voyageurs parcourant des pays étrangers avec d’autres buts que les affaires, l’exploration scientifique ou le prosélytisme religieux, avant de revenir chez eux. Stendhal publie en 1838 Mémoires d’un touriste où il relate ses voyages en Normandie, en Bretagne, et dans plusieurs régions françaises.

Le mot « tourisme » arrive plus tard sans recouvrir une définition plus précise que celle donnée par le Supplément Larousse de 1877 : « Tourisme, habitude de touriste ». Sa définition s’affine à partir des années 1960. En 2000, quatre organisations internationales donnent une définition commune au terme : « Le « tourisme » comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu visité ».

Entre l’art d’être touriste et un secteur économique devenu majeur, ses représentations varient, tant par le nombre d’acteurs concernés, que ses lieux ou formes de pratiques, du tourisme de santé, balnéaires, de montagne, récréatif, sportif, culturel et de (patrimoine) au tourisme vert (paysages et écosystèmes… ), etc. Il profite de nouveaux modes de transport, du développement de l’hôtellerie et de la restauration, utilisant des infrastructures existantes ou les créant pour ses besoins (stations touristiques…). Depuis les années 1990 et la prise de conscience environnementale, une nouvelle forme de tourisme se présente comme respectueuse de son environnement sous le nom de tourisme durable. Mais différentes voix se sont élevées contre ce modèle, auquel on reproche d’allier deux termes difficilement conciliables, voire inconciliables: pollution liée aux transports (en particulier aérien), surconsommation d’eau, altération des paysages naturels, leurre d’une véritable rencontre entre les cultures sont quelques uns des principaux reproches adressés au tourisme durable, à quoi vient s’ajouter le déséquilibre des échanges économiques entre population locale, touristes et investisseurs . On notera aussi qu’en 2018, le tourisme représente environ 8 % des émissions de gaz à effet de serre avec environ 4,5 gigatonnes/an d’équivalent-dioxyde de carbone dissipées dans l’atmosphère (quatre fois plus que ce qui avait été précédemment estimé).

Le développement du tourisme est lié au développement des transports et à la baisse de leurs coûts (voiture, train, bateau, et surtout avion) et à l’apparition des classes aisées et moyennes des pays occidentaux (Europe et d’Amérique du Nord), plus récemment des pays émergents (Chine, Inde ou Brésil) ; dans ces régions, l’élévation du niveau de vie et l’accès aux congés permettent de consacrer plus de temps et d’argent aux loisirs, notamment au tourisme.