Les nébuleuses

Les nébuleuses
Notre galaxie renferme d’importantes quantités de gaz et de poussières dispersées entre les étoiles. Cette matière interstellaire représente 10% environ de la masse de la Galaxie. Elle se concentre souvent au sein de vastes nuages, les nébuleuses, dont voici les différents types

Les nébuleuses à émission
Ce sont des nuages de gaz (principalement d’hydrogène) qui émettent de la lumière sous l’action du rayonnement ultraviolet qu’elles reçoivent d’étoiles très chaudes situées à l’intérieur ou à proximité. Sur les photographies à longue pose, elle présentent de belles couleurs, en particulier la teinte rougeâtre caractéristique de l’hydrogène. L’une des plus spectaculaires est la Grande nébuleuse d’Orion (M42), perceptible à l’oeil nu sous forme d’une petite tache floue dans l’épée d’Orion. Le premier à avoir signalé sa présence est le savant français Nicolas Fabri de Peiresc, qui l’observa à la lunette en 1611.Charles Messier, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la répertoria sous le n° 42 dans son célèbre catalogue d’objets diffus. L’Américain Henry Draper en obtint la première photographie en 1880. Cette masse gazeuse se situe à 1 600 années-lumières et son diamètre apparent dans le ciel est à peu près le double de celui de la pleine lune (presque 30 années-lumières). Cette nébuleuse est un véritable spécimen de pouponnière stellaire dont l’étude s’avère extrêmement précieuse aux astronomes pour mieux comprendre les toutes premières étapes de la vie des étoiles.

Les nébuleuses par réflexion
A la différence des précédentes, ces nébuleuses n’émettent pas de lumière propre, car les étoiles qui les éclairent ne sont pas assez chaudes pour stimuler un tel phénomène. Elles ne font que réfléchir la lumière de ces étoiles. L’exemple le plus célèbre est celui des nébulosités qui enveloppent les principales étoiles de l’amas des Pléiades, principalement Mérope.

Les nébuleuses obscures
Ces nébuleuses ne sont situées à proximité d’aucune étoile susceptible de les éclairer. Riches en poussières, elles constituent des masses sombres qui masquent les étoiles situées à l’arrière-plan ou qui, parfois, se profilent en ombre chinoise sur une nébuleuse brillante. Elles ont été découvertes au XVIIIe siècle par l’astronome britannique d’origine allemande William Herschel (Uranus et étoiles doubles). Après lui, son fils John poursuivit leur étude, surtout dans l’hémisphère Sud. Un exemple célèbre est celui de la nébuleuse Tête de Cheval, près de l’étoile ? d’Orion. Elle a été découverte en 1889 par l’Américain William Pickering, sur l’une des premières photographies qu’il prit la région d’Orion. En se profilant devant une nébuleuse brillante plus lointaine, elle dessine la silhouette d’une tête de cheval de jeu d’échec.

Les nébuleuses diffuses
Ce sont des nébuleuses formées d’un enchevêtrement complexe de nébulosités des trois types précédents. Ce phénomène est fréquent dans le cas de nébuleuses très étendues, comme dans le cas de la nébuleuse Êta Carinæ. Un exemple particulièrement spectaculaire est offert par la nébuleuse Trifide (M20), dans la constellation du Sagittaire. Un réseau de bandes de poussières sombres partage sa partie la plus brillante en trois grands lobes, expliquant le nom qui lui a été donné, au XIXe siècle, par John Herschel, le premier astronome à avoir remarqué cette particularité. Par ailleurs, sur les photographies, on constate qu’elle est formée de deux régions distinctes : sa partie sud, la plus brillante (divisée en trois lobes), de couleur rose vif, est une nébuleuse à émission, tandis que sa partie nord, de teinte bleutée, est une nébuleuse par réflexion. Aux latitudes moyennes de l’hémisphère Nord, cette nébuleuse est malheureusement difficile à observer dans de bonnes conditions, car elle est toujours basse sur l’horizon sud. L’été constitue la saison laplus favorable à son observation.

Les nébuleuses planétaires
Alors que les nébuleuses mentionnées jusqu’ici correspondent, pour la plupart, à des régions peuplées d’étoiles très jeunes ou dans lesquelles se forment de nouvelles étoiles, les nébuleuses planétaires sont associées, au contraire, à l’agonie de vieilles étoiles. Leur nom leur a été donné au XIXe siècle par des astronomes qui, en les observant à la lunette ou au télescope, leur trouvèrent une certaine ressemblance avec les planètes lointaines, Uranus et Neptune. Mais, elles n’ont, en fait, rien à voir avec les planète. Il s’agit, d’enveloppes gazeuses éjectées par des étoiles peu massives (ayant, par exmple, une masse voisine de celle du Soleil), qui on atteint le satde de géantes rouges et connaissent une brève période d’instabilité. Ces enveloppes se dispèrsent progressivement dans l’espace et l’on ne distingue souvent que leur contour, en forme d’anneau Parfois, au centre de l’enveloppe, on aperçoit l’étoile dont elle est issue.

Les restes de supernovæ
Alors que les petites étoiles, du type du Soleil, s’éteignent en douceur au terme de leur évolution, celles dont la masse est nettement plus importante connaissent une fin dramatique. Elle explosent en supernovæ et, hormis leur noyau, leur matière est projetée dans l’espace, où elle se disperse progressivement en nébuleuses d’un type particulier, les restes de supernovæ. Ces “cendres d’étoiles” entreront plus tard dans le matériau constitutif de nouvelles étoiles. Peu à peu, le milieu interstellaire s’enrichit aisin en éléments chimiques plus lourds que l’hydrogène et l’hélium, synthétisés au sein de générations d’étoiles disparues. Le reste de supernova le plus célèbre est la nébuleuse du Crabe (M1), dans la constellation du Taureau. Elle est issue de l’explosion d’une supernova dont les Chinois furent témoins le 4 juillet 1054. L’étoile qui explosa brilla si intensément qu’elle pu être observée en plein jour pendant 23 jours, puis, la nuit, à l’oeil nu, pendant un an et demi. Située près de l’étoile ? du Taureau, la nébuleuse, de magnitude 9, est perceptible comme une petite lueur ovale, avec un télescope d’au moins 100mm d’ouverture. Mais les filaments qui lui ont valu son nom et lui donnent, sur les photographies, un aspect caractéristique, sont hors de portée de la plupart des instruments d’amateur. Distante de plus de 6 000 années-lumière, elle s’étend encore à une vitesse d’environ 1 100 km/s (près de 4 millions de km/s). Au centre, a été découvert en 1968 le vestige de l’étoile qui a explosé : c’est une source d’ondes radio, appelée pulsar, dont les émissions nous parviennent sous forme de brèves impulsions se reproduisant toutes les 33 millisecondes). Célèbre également, la nébuleuse Dentelle (NGC 6990), dans la constellation du Cygne, au sud de l’étoile ? du Cygne, est le reste d’une supernova beaucoup plus ancienne, dont l’explosion se serait produite il y a 30 000 ans environ.