La Seconde Guerre mondiale, ou Deuxième Guerre mondiale , est un conflit armé à l’échelle planétaire qui dure du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945. Ce conflit oppose schématiquement les Alliés et l’Axe.
Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre mondiale et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois principales nations de l’Axe (le Troisième Reich, l’Italie fasciste et l’Empire du Japon), elle est favorisée par la convergence d’un ensemble de tensions et conflits régionaux, notamment : en Afrique (Seconde guerre italo-éthiopienne dès 1935), en Espagne où la guerre civile commence le 18 juillet 1936, en Chine où la guerre contre le Japon débute le 7 juillet 1937, et en Europe centrale où l’Allemagne annexe autoritairement l’Autriche le 11 mars 1938 puis les territoires des Sudètes pris à la Tchécoslovaquie le 21 octobre 1938 et où enfin, le 1er septembre 1939, elle agresse militairement la Pologne grâce à un accord passé avec l’URSS. Ce dernier événement provoque dès le 3 septembre 1939, l’entrée en guerre du Royaume-Uni (à 11 h), de la France (à 17 h), et de leurs empires coloniaux respectifs.
Tout d’abord associée à l’Allemagne dans le partage de l’Europe, l’URSS rejoint le camp allié à la suite de l’invasion allemande le 22 juin 1941. Quant aux États-Unis, ils abandonnent leur neutralité après l’attaque de Pearl Harbor par les forces japonaises, le 7 décembre 1941. Dès lors, le conflit devient vraiment mondial, impliquant toutes les grandes puissances, et la majorité des nations du monde sur la quasi-totalité des continents.
La Seconde Guerre mondiale prend fin sur le théâtre d’opérations européen le 8 mai 1945 par la capitulation sans condition du Troisième Reich, puis s’achève définitivement sur le théâtre d’opérations Asie-Pacifique le 2 septembre 1945 par la capitulation également sans condition de l’Empire du Japon, dernière nation de l’Axe à connaître une défaite totale.
La Seconde Guerre mondiale constitue le conflit armé le plus vaste que l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur quelque 22 millions de km2, et tuant environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils. La Seconde Guerre mondiale est aussi la plus grande guerre idéologique de l’Histoire, ce qui explique que les forces de collaboration en Europe et en Asie occupées aient pu être solidaires de pays envahisseurs ou ennemis, ou qu’une résistance ait pu exister jusqu’en plein cœur de l’Allemagne nazie en guerre. Guerre totale, elle gomme presque entièrement la séparation entre espaces civils et militaires et donne lieu dans les deux camps à une mobilisation massive des ressources non seulement matérielles — économiques et scientifiques — mais aussi morales et politiques, dans un engagement des sociétés tout entières.
La somme des dégâts matériels n’est pas évaluée avec certitude. Les pertes en vies humaines et les traumatismes collectifs et individuels sont considérables, la violence ayant pris des proportions inédites. Le conflit donne en effet lieu à de multiples crimes de guerre, crimes favorisés et banalisés par une violence militaire et policière d’une intensité et d’une profondeur inégalées, cette violence notamment contre les civils étant parfois un élément de la stratégie militaire. On assiste ainsi à l’émergence à une échelle inconnue jusqu’alors de crimes de masse particulièrement atroces et pour certains sans précédent, tout particulièrement à l’instigation de l’Allemagne nazie et du Japon impérial. Parmi ces crimes figurent des massacres génocidaires allant jusqu’à une organisation industrielle s’appuyant sur la déportation en camps de concentration, camps de travail et camps d’extermination, comportant des chambres à gaz à des fins d’extermination de populations entières (Juifs, Slaves, Tziganes) ou de catégories particulières d’individus (communistes, homosexuels, handicapés, etc.) particulièrement à l’instigation du régime nazi. L’ampleur des crimes des vaincus suscite la définition d’une incrimination nouvelle par les vainqueurs : le crime contre l’humanité, appliquée notamment au génocide des juifs d’Europe. Le régime Shōwa n’est nullement en reste en Asie avec, à son actif, dix millions de civils chinois enrôlés de force par la Kōa-in au Mandchoukouo, environ 200 000 « femmes de réconfort » enrôlées en Corée et dans tout l’Extrême-Orient, ainsi que l’annihilation systématique de populations civiles, principalement en Chine.
Il faut ajouter à cela l’assassinat systématique de résistants et d’opposants politiques, ainsi que les représailles contre les civils, comme le firent par exemple les nazis ; les viols généralisés des femmes dans les territoires ennemis occupés, crimes perpétrés tant par un camp que par l’autre, et à une moindre échelle dans les territoires amis ; les expérimentations sur des êtres humains auxquelles se livrèrent des médecins nazis tels le SS Josef Mengele, et l’unité japonaise 731 ; les bombardements aériens massifs de civils d’abord par l’Axe en Europe (Coventry en Grande-Bretagne, Rotterdam aux Pays-Bas) et en Asie (Shanghai, Canton, Chongqing, cette dernière étant la ville la plus bombardée du conflit sino-japonais), puis par les Alliés : bombardement à grande échelle de nombreuses villes allemandes et notamment Dresde et Hambourg, attaques sur Tokyo au napalm au Japon. Développée par les États-Unis lors du conflit, la bombe atomique est utilisée pour la première fois de l’Histoire : deux bombes A larguées sur des cibles civiles par les États-Unis explosent à trois jours d’intervalle, à Hiroshima et à Nagasaki, au Japon.
La Seconde Guerre mondiale propulse les États-Unis et l’URSS, principaux vainqueurs, au rang de superpuissances concurrentes appelées à dominer le monde et à se confronter dans une vive rivalité idéologique et politique, pendant près d’un demi-siècle, et à s’affronter militairement par États interposés comme pour la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam et la guerre d’Afghanistan. Elle scelle le déclin des vieilles puissances impériales d’Europe et ouvre le processus de décolonisation qui s’accélère dans l’après-guerre en Asie, dans le monde arabe et en Afrique, jusqu’aux années 1960.
L’ampleur des destructions et des morts suscite la création d’instances internationales, politiques et économiques, visant à éviter la réapparition des conditions ayant mené à la guerre (Organisation des Nations unies, Fonds monétaire international, Banque mondiale et Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce pour les plus connues). Enfin, ce dernier conflit d’ampleur sur le continent européen est suivi en Europe de l’Ouest par une période de prospérité sans précédent, dans la foulée de la reconstruction, et l’émergence progressive d’un projet d’unification politique pacifique porté en premier lieu par les deux adversaires historiques, l’Allemagne et la France.